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L’autel du libre sacrifice

  • Journal : La Provence
  • Date de parution : 28 October 2007

Christophe Garcia « Le sacre de printemps » dans l’univers de la télé-réalité. Mais n’oublie pas la virtuosité.

Le théâtre de l’Odéon n’était hélas pas assez plein pour saluer, jeudi soir, la nouvelle création de la compagnie marseillo-québécoise La Parenthèse.

Retrouvant la salle de la cannebière (après avoir été l’invité du Ballet d’Europe à la Friche fin décembre 2006), Christophe Garcia dévoilait le programme Erritu, répété dans un studio du Ballet national de Marseille (représenté par une forte délégation).

Sur un plateau hélas peu étudier pour la danse, le chorégraphe a donné sa version de Sacre du printemps. Tant d’autres avant lui ont tenté l’interprétation en mouvement de la partition de Stravinsky, cette danse de groupe, de meute, d’où s’extrait généralement une « élue » appelée a danser jusqu’à la mort.

Un sacrifice, une implication physique, détournés ici sur l’air de la télé-réalité interactive. Il revient en effet au public de désigner, en votant, celle des trois interprètes héritant de ce rôle ultime. A l’Odéon, après avoir fait son choix par sms, le parterre a préféré Marie-Eve Carrière à Soula Trougakos et Charline Peugeot. Avec Arnaud Baldaquin (meilleur danseur qu’animateur improvisé…), Dominic Caron et Vito Giotta, la danse a été tour à tour sensuelle, frénétique ou exaltée.

En première partie, L’heure du bain aura servi de joli échauffement aux trois filles, comme observées dans un hammam, grâce décuplée portée par le pianiste Laurier Rajotte les accompagnant alors en direct.

On découvrira un autre aspect du travail de la compagnie avec son Boléro programmé le 17 novembre à Simiane-Collongue.

Patrick Merle